Asked By: Walter Green Date: created: Jan 25 2023

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Comment reconnaître une crise borderline

Answered By: Simon Nelson Date: created: Jan 26 2023

Elle a des attitudes hostiles ou rigides : par exemple, elle s’acharne à avoir le dernier mot, ou devient accaparante ou jalouse; elle change souvent d’idée : par exemple, elle modifie souvent ses objectifs de carrière ou ses valeurs personnelles; elle a de la difficulté à tolérer certaines émotions.

Asked By: Leonars Jenkins Date: created: Sep 16 2022

Comment supporter un borderline

Answered By: Douglas Jackson Date: created: Sep 18 2022

Comment établir une bonne relation avec la personne souffrante? – La meilleure réponse à la maladie consiste à se comporter en faisant preuve de compréhension et en établissant des limites claires. Car les personnes concernées par le trouble de la personnalité borderline ont beau être les premières à souffrir de leur comportement, elles n’arrivent souvent pas à le contrôler en situation de crise.

Établir des limites claires est donc important pour se protéger et protéger la personne contre des comportements dommageables. Dans les situations de crise, il est rarement possible de résoudre les conflits en discutant. La peur et la logique s’accordent mal l’une à l’autre. Les proches ont souvent tout intérêt à d’abord se retirer et à ne parler des problèmes qu’une fois la crise passée.

Lorsque la personne concernée risque visiblement de se faire mal ou de se mettre en danger, il est nécessaire de faire appel à une aide extérieure. Dans de telles situations, les proches ne doivent pas hésiter à appeler un médecin d’urgence ou à encourager la personne concernée à prendre contact avec son thérapeute ou à se rendre dans une clinique.

  • Il est fréquent que les proches et les personnes concernées jugent certains symptômes complètement différemment.
  • Des comportements d’automutilation, par exemple, auront un effet dramatique sur les proches, surtout s’ils les découvrent pour la première fois.
  • Pour beaucoup de personnes concernées, il s’agit au contraire d’un moyen de faire cesser des états émotionnels extrêmement pénibles à supporter, et même si ce moyen n’est pas idéal, ils l’acceptent malgré tout.

Une fois la crise terminée, les proches et les personnes concernées devraient convenir de la meilleure réaction à avoir en cas de nouvelle crise, de manière à prévoir le comportement adéquat qui leur permettra de faire face à certains symptômes ou à certains types de sentiments.

Ce faisant, il est nécessaire de veiller à ce que le comportement des proches ne renforce pas ces symptômes, ce qui est par exemple le cas quand un homme trouve seulement du temps pour son amie lorsqu’elle ne se sent pas bien et dit ressentir un besoin de se faire mal. «Etre marié avec une femme souffrant d’un trouble de la personnalité borderline, c’est passer régulièrement du ciel à l’enfer.

Son humeur change à chaque seconde. Il faut toujours être sur le qui-vive.» «J’ai cessé de vouloir résoudre les problèmes de mon amie, car j’ai compris que je ne suis pas son thérapeute.»

Asked By: Leonars Thomas Date: created: Jul 04 2023

Comment gérer une crise TPL

Answered By: Justin Jackson Date: created: Jul 07 2023

Interventions de crise auprès des patients souffrant d’un trouble de personnalité limite. Partie 1 : Approches préventives et résolutives en thérapie psychodynamique individuelle – Santé mentale au Québec Les patients aux prises avec un trouble de personnalité limite ont par définition une personnalité non fonctionnelle sujette à réagir aux changements et aux stress psychosociaux par des états de crise récurrents.

  • Un trouble de personnalité est indissociable d’une problématique interpersonnelle et celle-ci se développe forcément dans le cadre d’une psychothérapie psychodynamique individuelle.
  • Cet article aborde les principes de base du cadre psychothérapique permettant de structurer l’intervention de crise adaptée au trouble de personnalité limite lors des incidents rencontrés au cours du traitement.

Ce cadre sert de mesure préventive et/ou structurelle face aux crises et offre ainsi des stratégies générales de résolution. L’article détaille des problématiques cliniques fréquentes soit des menaces de suicide et même d’homicide, des conflits provoqués par les demandes du patient, l’absence du thérapeute ou des tentatives visant à perturber le cadre afin de décrire diverses modalités d’intervention pour solutionner ces crises.

  1. Patients suffering from borderline personality disorder have by definition a poorly functional personality which is readily reacting to changes and psychosocial stressors with recurrent crises.
  2. A personality disorder is necessarily fraught with interpersonal difficulties, and it is often within the individual psychotherapeutic encounter that such clashes develop.

This article discusses basic principles offering clinicians ways to prevent or structure crisis intervention adapted to borderline personality disorder within the individual psychotherapy context. It thus reviews various clinical issues such as suicidal or homicidal threats, conflicts related to requests expressed by the patient, the absence of the therapist or attempts at breaking the therapeutic framework in order to offer intervention modalities for the resolution of these crises.

Los pacientes que sufren de un trastorno de personalidad límite tienen por definición una personalidad disfuncional susceptible de reaccionar a los cambios y al estrés psicosocial por los estados de crisis recurrentes. Un trastorno de personalidad es indisociable de una problemática interpersonal y ésta se desarrolla forzosamente en el marco de una psicoterapia de psicodinámica individual.

Este artículo aborda los principios de base del marco psicoterapéutico que permite estructurar la intervención de crisis adaptada al trastorno de personalidad límite en el momento de los incidentes encontrados en el curso del tratamiento. Este marco sirve de medida preventiva y/o estructural frente a las crisis y ofrece de esta manera las estrategias generales de resolución.

El artículo detalla las problemáticas clínicas frecuentes, ya sean amenazas de suicidio e incluso de homicidio, conflictos provocados por las demandas del paciente, la ausencia del terapeuta o las tentativas que buscan perturbar el marco a fin de describir diversas modalidades de intervención para solucionar estas crisis.

Os pacientes que sofrem de um Transtorno de Personalidade Limítrofe têm, por definição, uma personalidade não-funcional sujeita a reagir às mudanças e ao estresse psicossociais através de estados de crise recorrentes. Um transtorno de personalidade é indissociável de uma problemática interpessoal e esta desenvolve-se obrigatoriamente dentro de uma psicoterapia psicodinâmica individual.

  1. Este artigo aborda os princípios de base do quadro psicoterapêutico permitindo estruturar a intervenção de crise adaptada ao transtorno de personalidade limítrofe durante incidentes encontrados durante o tratamento.
  2. Este quadro serve de medida preventiva e estrutural face às crises e oferece, assim, estratégias gerais de resolução.

O artigo detalha problemáticas clínicas freqüentes, por exemplo ameaças de suicídio e mesmo de homicídio, conflitos provocados pelos pedidos do paciente, ausência do terapeuta ou tentativas que visam perturbar o quadro para descrever várias modalidades de intervenção para solucionar estas crises.

  1. Les patients aux prises avec un trouble de personnalité limite (TPL) ont par définition une personnalité non fonctionnelle prompte à réagir aux changements de vie et aux stress psychosociaux par des états de crise souvent récurrents.
  2. Un trouble de personnalité est indissociable d’une problématique interpersonnelle, à coup sûr apprise en famille.

Et c’est souvent dans l’enceinte de la famille que les problématiques se rejouent. Les affects dysphoriques provoqués par la crise demandent à être contenus, soutenus puis clarifiés pour une meilleure évaluation de la réalité. Dans une étape ultérieure, les patients doivent solutionner leurs problèmes de vie, développer des comportements plus adaptatifs.

  • Rudnick (1998) estime que l’intervention de crise doit tout simplement stabiliser le patient au niveau du fonctionnement pré-crise.
  • Or le principe thérapeutique de la crise est de profiter de l’occasion pour faire évoluer le patient vers un stade de développement personnel plus avancé.
  • Andreoli et al.

(1993) ont démontré que dans le contexte d’une crise dépressive, les patients avec un trouble de personnalité sont ceux qui profitent le plus d’un traitement multimodal, si une alliance thérapeutique est acquise et s’il y a un niveau acceptable d’introspection.

  1. D’autres auteurs suggèrent d’établir une hiérarchie d’intervention en fonction des progrès du patient dans une démarche thérapeutique (Gunderson et Gabbard, 2000 ; Linehan, 1991 ; Livesley, 2000).
  2. Cet article aborde les principes de base permettant de structurer l’intervention de crise adaptée au TPL à même les incidents rencontrés dans le cadre d’une psychothérapie psychodynamique individuelle.

La crise se définit ici comme un contexte dans lequel le patient se sent débordé par des changements de vie, des stress psychosociaux ou des problématiques interpersonnelles. Dans ce contexte il menace une résolution agie et non adaptative ou réussit à transmettre son angoisse au thérapeute.

Le patient aux prises avec un TPL présente souvent des crises « transportées » dans le cadre thérapeutique, incidents qui peuvent se manifester par des menaces de suicide et même d’homicide, par des conflits provoqués par ses demandes ou ses tentatives visant à briser le cadre. De plus, l’absence du thérapeute peut engendrer une crise en soi car le patient se sent abandonné.

D’autres contextes peuvent créer des pièges dits médico-légaux, l’alliance thérapeutique et l’intégrité du thérapeute sont alors mises en péril. Nous examinerons successivement les problématiques fréquemment rencontrées, la pertinence de certaines stratégies en psychothérapie individuelle puis diverses modalités d’intervention en regard de ces situations.

  • Certains principes de base inhérents à la psychothérapie d’orientation psychodynamique prennent une importance cruciale dans la thérapie avec un patient aux prises avec un TPL car ils en assurent son maintien et sa stabilité.
  • Ainsi il est utile d’annoncer dès le début, les règles de base qui protègeront le cadre et avertiront le patient de la structure interpersonnelle à respecter (Goldstein, 1997).

Ces règles portent sur le moment et le lieu lieu de la rencontre, la forme de paiement ou les conditions de présence ou d’absence. Les opinions divergent à savoir s’il faut nécessairement établir des règles strictes et multiples et construire de ce fait un cadre plutôt rigide.

Cette approche structurée est surtout prônée dans les centres de traitement spécialisés qui sont en mesure de les renforcer. Pour la psychothérapie individuelle, le thérapeute peut énoncer des principes généraux qui seront abordés si le patient tente de les enfreindre, ces échanges sont inhérents au processus psychothérapeutique.

Gunderson (1997) a montré comment le psychothérapeute avec un patient limite doit éviter une neutralité passive et distante typique d’une psychanalyse classique. Au contraire, chaleur et empathie exprimées permettent de contenir la vulnérabilité narcissique du patient.

Le thérapeute gagne à être proactif et à interagir librement avec le patient, ce qui n’empêche pas une certaine neutralité à travers laquelle le rôle d’écoute et d’analyse du matériel est préservé. En contre-partie, Galloway et Brodsky (2003) ont soutenu que certains patients ne peuvent tolérer la proximité affective avec le thérapeute.

Celui-ci est mieux protégé et capable d’aider le patient en conservant une position détachée qui responsabilise le patient et l’empêche d’utiliser les interventions du thérapeute comme des jugements négatifs. Un des principes de base auquel le thérapeute a avantage à porter attention dès le début est l’établissement d’une alliance thérapeutique qui selon Milbrath et al.

(1999), constitue l’un des meilleurs gages de succès thérapeutique. De plus, face à une détérioration du lien thérapeutique, le thérapeute devrait immédiatement travailler à le rétablir et le renforcer avant de poursuivre le travail. Selon Shea (1998), l’alliance se mesure objectivement par une présentation d’ouverture dans le langage corporel, une verbalisation spontanée généreuse sans ralentissement du flot verbal ni délai de réponse aux questions.

Cette alliance s’établit en donnant au patient le sentiment d’être entendu, compris, accepté et supporté. On ne saurait souligner suffisamment l’importance de ces quatre qualités de l’interaction entre le TPL et son thérapeute. Elles sont cruciales non seulement à l’établissement d’une alliance et mais essentielles puisqu’elles permettront ultérieurement, l’usage de la confrontation bien sûr dans un climat de bienveillance et de neutralité.

L’amélioration obtenue grâce à la thérapie de support versus d’exploration reste encore à démontrer (Feld, 2002). Toutefois, Bond et al. (1998) ont établi que les patients qui entretiennent une alliance thérapeutique fragile, acceptent mieux les interventions de support, comme la réflexion, la clarification, l’empathie bien ressentie, l’encouragement à parler et aussi le support au développement de méthodes de défense plus adéquates de même qu’à certaines occasions, des avis concrets.

Ces interventions sont bénéfiques et nécessaires en début de thérapie car elles facilitent le développement de l’alliance thérapeutique et offrent un meilleur pronostic au suivi. Beaucoup plus risquées, les interventions de type exploratoire, expressive, interprétative, de confrontation ou même d’interprétation de transfert et des défenses procurent un gain plus élevé d’introspection mais risquent de provoquer un transfert négatif ou un abandon si l’alliance thérapeutique est affaiblie.

  1. De plus, l’interprétation aura avantage, à tout le moins au début, à se situer dans le ici et le maintenant plutôt que de viser le transfert ou les objets significatifs du passé.
  2. Une confrontation de la réalité intersubjective peut emprunter le questionnement socratique de la thérapie cognitive en amenant le patient à examiner ses agissements, ses pensées, donc à se comprendre en instituant l’apprentissage de son auto-observation et de son introspection.

Les actions et les affects doivent être nommés, cités et ramenés dans le contexte de la relation thérapeutique, ce qui permet un travail d’appréciation de la réalité, des processus projectifs et introjectifs, bref de clarification des affects complexes du patient.

  1. Il doit également apprendre à moduler son auto-dépréciation, à remettre en question une attitude souvent négative envers lui-même.
  2. Un autre objectif du processus psychothérapique est d’enseigner au patient à tolérer sa colère et sa détresse, ses affects négatifs et autres pulsions agressives tout en l’aidant à contenir son impulsivité afin de diminuer les gestes destructeurs.

Enfin, tout processus de psychothérapie individuelle avec patient TPL sera témoin jusqu’à un certain point de son hostilité et de son agressivité. Le thérapeute doit donc être confortable avec l’encadrement et la contenance de cette hostilité ; il lui faut surveiller son contre-transfert, l’analyser et retourner une perspective objective et neutre, tout en évitant le contre-agir agressif ou hostile envers le patient.

Les écrits de Gunderson (1985, 1997, 2001) sont utiles pour résumer les principes généraux de la dynamique du TPL. Ils expliquent à l’aide de la théorie psychodynamique objectale la phénoménologie symptomatique du TPL selon les contextes relationnels dans lesquels le patient se présente. Avec une relation psychothérapeutique stable et une bonne alliance thérapeutique, le patient se sent contenu et idéalise le thérapeute.

Il réagit avec la symptomatologie typique d’un trouble limite, c’est-à-dire un sentiment de vide et de dysphorie habituels. Cette présentation du TPL entraîne une réponse la plupart du temps empathique de la part du thérapeute, permet une certaine collaboration et même des interprétations.

  • Par contre, dans un contexte où la relation est menacée par des déceptions, des manquements ou des bris de cadre, le patient se sent peu sécurisé et exprime un affect enragé et des gestes autodestructeurs pour susciter aide ou attention.
  • Le thérapeute devient dévalorisé et apeuré devant les agissements ou l’expression enragée du patient.

Il peut se sentir coupable de ne pas avoir répondu aux attentes ou réagir avec colère et avoir le goût de rejeter le patient. C’est ici que l’alliance thérapeutique doit être retravaillée. L’interaction devra aborder les limites du cadre. Enfin, dans une situation plus grave où le patient se sent terriblement seul et subit des pertes objectales significatives ou vit des situations psychosociales objectivement difficiles, il perçoit le thérapeute comme abandonnant.

Ses réactions sont celles d’un être terrifié et la symptomatologie est plus inquiétante, les actions extrêmes et le risque d’un suicide complété augmente. Le patient peut même présenter une idéation paranoïde, un état psychotique transitoire bref ou de la dissociation, tels que spécifiés dans le critère 9 du trouble de personnalité limite du DSM-IV.

Le thérapeute se sent menacé et peut vouloir secourir en brisant le cadre ou rejeter le patient selon son contre-transfert. Il doit alors avec l’aide d’un médecin traitant si nécessaire, aider à contenir les agissements, à la rigueur hospitaliser le patient pour un court terme ou lui offrir des médicaments.

  1. Cependant nous mettons en garde les psychiatres, qui ont la possibilité de prescrire, d’utiliser à outrance la médication afin de panser les aléas transférentiels.
  2. Le message thérapeutique en devient un de déresponsabilisation et de désinvestissement du processus thérapeutique.
  3. Les plus expérimentés reconnaîtront que de toutes façons les effets bénéfiques de la médication sont très souvent mitigés et rarement miraculeux.

Le thérapeute doit toujours identifier les comportements destructeurs qui sont extérieurs au cadre thérapeutique mais surtout s’ils sont implicites au contexte de la thérapie. La négligence à adresser ces agirs pourrait contribuer à faire avorter le processus thérapeutique.

  • Il les signale tout en faisant attention à ne pas les gratifier en donnant plus d’attention ou de privilèges.
  • D’ailleurs Dawson (1988), Mendonça et Velamoor (1998) nous incitent à ne pas renforcer les comportements inappropriés et pseudo-suicidaires du patient.
  • Par exemple, dans le cadre de son programme spécialisé, Linehan impose un certain délai avant de rencontrer un patient ayant posé un geste suicidaire.

Éventuellement, le thérapeute aura avantage à explorer avec le patient les facteurs précipitant une tentative suicidaire ou autre crise. S’il est toujours utile de revoir avec le patient les facteurs déclenchants et perdurants d’une crise, il peut être pertinent par ailleurs d’explorer les composantes qui ont aidé au cours de la crise.

  1. Ceci facilite le développement de l’autonomie et le recours à des stratégies d’adaptation plus saines lors des incidents subséquents.
  2. Une autre intervention pour diminuer les agirs consiste à lier les comportements, pensées et affects afin de favoriser l’introspection sur ce qui les provoque.
  3. L’examen de tels comportements auto ou hetéro-destructeurs vise à réduire les passages à l’acte en interprétant l’agir, en identifiant les affects dysphoriques et les dissonances cognitives.

Cependant le risque suicidaire s’exprime souvent de façon persistante ou chronique chez le patient TPL. Le thérapeute aura avantage à situer les idées suicidaires dans un contexte interpersonnel pour retrouver le sens relationnel impliqué dans l’expression d’une idée de mise à mort.

  1. Le thérapeute valide la douleur psychique mais non la solution suicidaire, et peut négocier avec le patient un délai qui lui permette de reprendre contrôle pour trouver des solutions alternatives.
  2. Il responsabilise le patient au sujet de sa vie et de sa mort afin de ne pas déplacer ce pouvoir sur l’entourage ni le tenir responsable des actions du patient, contrôle dont il est dépourvu en réalité.

Le thérapeute a néanmoins la possibilité de se porter gardien symbolique de l’espoir et du désir de vivre. Il faut noter cependant qu’avec des pertes d’objets significatifs, une histoire familiale de suicide, un passé personnel d’impulsivité et d’abus de substances ou suite à un congé récent d’hospitalisation, le risque de suicide complété devient plus tangible et peut forcer le thérapeute à agir (Heikkinen et al., 1997 ; Kjellandar et al., 1998 ; Links et al.1998).

  • Une autre situation nécessitant une attention particulière est celle des conflits inévitables durant le processus psychothérapeutique, par exemple des absences aux rencontres prévues ou des appels répétés entre les rendez-vous.
  • Dans une présentation inspirée des guides de pratique du traitement des TPL de l’American Psychiatric Association (2001), Gunderson (2000) suggère des étapes stratégiques pour aider le thérapeute à s’orienter dans un contexte de crise alors qu’il peut être envahi par la haine, la rancoeur et les exigences véhémentes d’un patient.
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Le thérapeute devrait en premier lieu chercher à identifier la difficulté à l’origine d’une crise, puis ensuite clarifier l’attente du patient. Cette attente n’est pas nécessairement celle qui semble évidente au thérapeute. Il aide à la faire émerger dans le champ de conscience du patient.

Il a à valider ce besoin comme étant celui du patient puis à discuter pour déterminer s’il est possible d’y répondre. Il aura sans doute souvent à dire « Non, cela n’est pas possible » devant tel souhait du patient. Devant l’échec de cette intervention secondaire à la persistance du comportement, il est avantageux d’explorer la possibilité de répondre aux attentes du patient et d’exposer ses propres limites, quitte à négocier un compromis avec le patient.

À la rigueur, si le comportement se répète et empêche le travail psychothérapeutique, il faudra y mettre un terme ce qui peut signifier un arrêt de la psychothérapie. Le thérapeute qui doit prendre des vacances ou s’absenter peut provoquer un autre type de crise pour le patient qui oscille entre la frustration et la crainte de l’abandon.

  • C’est la rencontre du premier critère du DSM-IV, très caractéristique du TPL.
  • Car avec sa structure limite, il a hérité d’un attachement anxieux et ambivalent et parfois même chaotique, ce qui implique une difficulté à internaliser un bon objet qui s’occupe de lui.
  • Il a besoin du contact psychothérapeutique fréquent pour vérifier et sentir la présence du bon objet.

Avec l’absence du thérapeute, une désorganisation peut s’ensuivre avec des gestes pseudo-suicidaires ou impulsifs. À l’opposé, le patient peut nier sa dépendance et « punir » le thérapeute en ne revenant pas aux rendez-vous subséquents. Le conflit entre le désir de dépendance et celui d’autonomie qui peut provoquer des dysphories, des agirs destructeurs autant pour le patient que pour le cadre thérapeutique.

Gunderson (1996 ; 2001) réitère les étapes par lesquelles le patient apprend à apprivoiser l’absence du thérapeute. Celui-ci peut demeurer accessible par téléphone au besoin. La technologie offre maintenant des moyens plus accessibles de laisser un message vocal sur une boîte téléphonique, voix qui sert d’objet transitionnel au patient et lui permet d’être entendu (Finch, 2002).

Le courriel est un autre outil potentiel. Le thérapeute peut aussi se faire remplacer par d’autres collègues qui offriront des rendez-vous pris d’avance ou au besoin si le patient ne tolère pas l’absence. Par la suite, les patients devraient utiliser graduellement avec le maintien d’une bonne alliance thérapeutique et l’internalisation d’un objet supportant, des objets transitionnels que ce soit des sessions enregistrées, des notes du thérapeute, des directives sur quoi faire en cas de solitude aiguë, et même des objets du bureau du thérapeute.

  • Encore là, il faut explorer le besoin du patient et l’aisance du thérapeute avec cette approche moins classique.
  • Au fur et à mesure, le patient TPL apprend à rechercher un support social accru, soit en contactant ses amis, en organisant des sorties, ou en assumant sa solitude par la vision de films ou la lecture.

Mais surtout la mentation développée au cours de la thérapie permet une internalisation du bon objet lui offrant éventuellement des stratégies mieux adaptées de métabolisation du sentiment d’abandon. Finalement, il faut mentionner les pièges médico-légaux par lesquels le cadre peut être brisé (Guthiel, 1985).

Nous faisons référence ici aux demandes de certificat d’invalidité, aux suggestions du patient de rencontre hors du cadre, aux menaces de poursuite ou toute autre allusion de violence ou de conduite dangereuse. Le thérapeute doit d’abord et avant tout considérer le contre-transfert que de telles situations provoquent chez lui.

De fait, il a avantage à les anticiper en restant alerte à tout changement de pratique usuelle, en se demandant s’il n’est pas en train d’agir de façon plus ou moins consciente les demandes psychiques du patient. On identifie ce processus par le terme identification projective mais le clivage si usuel dans la dynamique limite s’en trouve souvent décuplé.

La meilleure façon de se protéger est de ne pas rester seul avec les difficultés thérapeutiques, de se permettre de discuter en équipe ou avec des collègues des situations complexes et difficiles à clarifier, d’écrire et de justifier au dossier les décisions qui seront prises à la suite des discussions ou après une réflexion personnelle.

Lors des cas difficiles ou des noeuds transférentiels, il y a toujours possibilité de consulter un collègue pour une opinion. Dans le contexte de la psychothérapie, il est bénéfique d’aborder avec le patient les sentiments d’abandon, de rejet ou de trahison que le patient vit et fait vivre aux autres.

  1. Comme lors du risque suicidaire, la dangerosité envers autrui doit être évaluée dans son ensemble, c’est-à-dire en documentant les motivations, la préparation ou la capacité du patient à agir en ce sens.
  2. Parfois le thérapeute doit intervenir en cas de menace tangible ou de danger réel pour un tiers identifié.

Il s’agit de déterminer avec le patient ce qui est attendu en considération des paramètres légaux dans lesquels le thérapeute pratique. En résumé, les explications sur la psychodynamique du TPL et les suggestions psychothérapeutiques visent à aider le clinicien à penser clairement lors d’une crise.

Andreoli, A., Frances, A., Gex-Fabry, M., Aapro, N., 1993, Crisis intervention in depressed patients with and without DSM-III-R personality disorders, Journal of Nervous and Mental Disease, 181, 12, 732-737. Bond, M., Banon, E., Grenier, M., 1998, Differential effects of interventions on the therapeutic alliance with patients with personality disorders, Journal of Psychotherapy Practice and Research, 7, 301-318. Dawson, D.F., 1988, Treatment of the borderline patient, relationship management, Revue canadienne de psychiatrie, 33, 6, 370-374. Feld, D., 2002, Supportive psychotherapy for borderline patients : a psychoanalytic research perspective, American Journal of Psychoanalysis, l62, 2, 201-202. Finch, S.J., 2002, Voice mail as a transitional object in the treatment of borderline personality disorder, Revue canadienne de psychiatrie, 47, 10, 974-975. Galloway, V.A., Brodsky, S.L,, 2003, Caring less, doing more : the role of therapeutic detachment with volatile and unmotivated clients, American Journal of Psychotherapy, 57, 1, 32-38. Goldstein, W.N., 1997, Dynamically oriented psychotherapy with borderline patients, American Journal of Psychotherapy, 51, 1, 14-30. Gunderson, J.G., 1996, The borderline patient’s intolerance of aloneness : insecure attachments and therapist availability, American Journal of Psychiatry, 153, 6, 752-758. Gunderson, J.G., 1997, Borderline personality disorders, Washington, D.C., American Psychiatric Press Inc. Gunderson, J.G., Gabbard, G.O,, 2000, Psychotherapy for personality disorders, Review of Psychiatry, 19, American Psychiatric Press Inc., Washington. Guthiel, T.G., 1985, Medicolegal pitfalls in the treatment of borderline patients, American Journal of Psychiatry, 142, 1, 9-14. Heikkinen, M., Isometsa, E.T., Henriksson, M.M., Marttunen, M.J., Aaro, H.M., Lonnqvist, J.K,, 1997, Psychosocial factors and completed suicide in personality disorder, Acta Psychiatrica Scandinavica, 95, 1, 49-57. Kjellander, C., Bongar, B., King, A,, 1998, Suicidality in borderline personality disorder, Crisis, 19, 3, 125-135. Linehan, M.M., Armstrong, H.E., Suarez, A., Allmond, D., Heard, H.L,, 1991, Cognitive-behavioral treatment of chronically parasuicidal borderline patients, Archives of General Psychiatry, 48, 1060 – 1064. Links, P.S., Mitton, J.E., Steiner, M,, 1990, Predicting outcome for borderline personality disorder, Comprehensive Psychiatry, 31, 6, 490-498. Livesley, W.J., 2000, A practical approach to the treatment of patients with borderline personality disorder, The Psychiatric Clinics of North America, 23, 1, 211-232. Mendonca, J.D., Velamoor, R., 1998, Crisis intervention with personality disorders, Canadian Journal of Diagnosis, 7, 83-93. Milbrath, C., Bond, M., Cooper, S., Znoj, H.J., Horowitz, M.J., Perry, J.C,, 1999, Sequential consequences of therapist’s interventions, Journal of Psychotherapy Practice and Research, 8, 40-54. Rudnick, A., 1998, Modified crisis intervention for personality disorder, Crisis, 19, 4, 177-184. Shea, S.C., 1998, Psychiatric Interviewing, The Art of Understanding, 2 e édition, Saunders, Philadelphie, 145-191. Sheffield, M.W., Barlow, S.H., Lambert, M.J., Hoyal, H., Thompson, K.C., Garbutt, M,, 1999, A qualitative examination of borderline personality disordered patients : interpersonal dynamics and underlying paradoxes, Journal of Personality Disorders, 13, 3, 287-296. Shinefield, W., Kalafat, J., 1996, Effective management of borderline individuals in crisis, Crisis Intervention, 2, 3, 267-281. Work Group on Borderline Personality Disorder, 2001, Practice guidelines for the treatment of patients with borderline personality disorder, American Journal of Psychiatry, 158, 10, 1-52.

: Interventions de crise auprès des patients souffrant d’un trouble de personnalité limite. Partie 1 : Approches préventives et résolutives en thérapie psychodynamique individuelle – Santé mentale au Québec

Asked By: Diego Williams Date: created: Jun 25 2023

Qu’est-ce qu’une crise TPL

Answered By: Harold Hernandez Date: created: Jun 26 2023

Le trouble de la personnalité limite est un problème de santé mentale chronique qui entraîne des difficultés à contenir ses émotions ou à maîtriser ses impulsions.

Asked By: Devin Hayes Date: created: Jun 11 2023

Est-ce qu’un borderline est dangereux

Answered By: Jordan Reed Date: created: Jun 13 2023

Est-ce grave d’être borderline ? – Le trouble de la personnalité borderline est effectivement un trouble à ne pas prendre à la légère, Les comportements extrêmes qu’il peut entraîner chez les personnes atteintes s’avèrent souvent dangereux, aussi bien pour elles que pour leur entourage.

Asked By: Anthony Wood Date: created: Sep 26 2023

Est-ce grave d’être borderline

Answered By: Thomas Scott Date: created: Sep 29 2023

Trouble de la personnalité limite : qu’est-ce que c’est ? Le trouble de la personnalité limite est une maladie mentale caractérisée par une instabilité émotionnelle. Pour tout savoir de cette maladie, consultez notre fiche ci-dessous. Le trouble borderline, également appelé trouble de la personnalité limite, est une maladie psychiatrique complexe, dont les manifestations sont très variables d’une personne à une autre (on parle dans ce cas de polymorphisme important).

Généralement, les personnes qui souffrent de cette maladie mentale présentent une instabilité affective et émotionnelle importante. Elles rencontrent des difficultés à gérer leur émotions. Elles peuvent s’emporter facilement, de manière imprévisible, et avoir des comportements impulsifs. Les sautes d’humeur ou les sensations de vide sont fréquentes.

Hyperémotives, ces personnes sont souvent dans l’excès. Elles ont en général une très mauvaise image d’elles-mêmes. Souvent instables sur le plan relationnel, elles peuvent s’automutiler. Les comportements à risque (alcool, drogues, jeux, alimentation.) sont fréquents pour les personnes souffrant d’un trouble de la personnalité limite, les tentatives de suicide aussi.

Le trouble borderline est parfois classé entre la névrose et la psychose. Il a un point commun avec les troubles bipolaires et l’hyperactivité : la cyclothymie (changement rapide de l’humeur)1. Le trouble borderline peut entraîner une dépression2. Il est souvent associé à d’autres troubles de la personnalité ou à d’autres maladies mentales comme le trouble anxieux, les troubles de l’alimentation, les troubles dépressifs ou le TDAH.

Il est difficile de partager le quotidien des personnes borderline du fait notamment des symptômes de la maladie. On peut avoir du mal à comprendre le comportement de la personne malade. Parfois, cette dernière réussit à cacher sa maladie à son entourage.

  • Malgré des symptômes difficiles, les personnes atteintes peuvent vivre normalement et travailler, avec un traitement et un suivi adaptés 3,
  • Dans certains cas, une hospitalisation se révèle nécessaire.
  • Depuis quelques temps, des études ont confirmé la possibilité de soigner efficacement cette maladie psychiatrique.

Il y a peu, le trouble borderline était considéré encore comme incurable, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Le trouble borderline toucherait 2 % de la population. Il débuterait en général à la fin de l’adolescence, au début de l’âge adulte. Mais certaines études parlent de premiers symptômes bien plus précoces, durant l’enfance. Recevez chaque jour les conseils de nos experts pour prendre soin de vous *Votre adresse email sera utilisée par M6 Digital Services pour vous envoyer votre newsletter contenant des offres commerciales personnalisées. Elle pourra également être transférée à certains de, sous forme pseudonymisée, si vous avez accepté dans notre bandeau cookies que vos données personnelles soient collectées via des traceurs et utilisées à des fins de publicité personnalisée.

A tout moment, vous pourrez vous désinscrire en utilisant le lien de désabonnement intégré dans la newsletter et/ou refuser l’utilisation de traceurs via le lien « Préférences Cookies » figurant sur notre service. Pour en savoir plus et exercer vos droits, prenez connaissance de notre Le diagnostic du trouble borderline est difficile.

Il se base sur une évaluation psychologique et une consultation avec un psychiatre. Les signes et symptômes de la maladie guident évidemment le diagnostic. Le trouble borderline peut entraîner l’apparition d’autres maladies psychiatriques comme la dépression, les troubles bipolaires ou les troubles anxieux généralisés.

Il peut aussi affecter le travail, la vie sociale, l’estime de soi. Les personnalités borderline ont souvent des conduites addictives. Le taux de suicide chez les personnes borderline est particulièrement élevé. Les causes du trouble de la personnalité limite sont multiples et pas toutes bien établies.

Cette maladie serait en tout cas multifactorielle. Il existe, par exemple, des causes biologiques, chimiques (manque de sérotonine notamment) mais aussi génétiques. Des anomalies au niveau cérébral, notamment dans la zone de régulation des émotions, pourraient être responsables d’apparition de ce trouble de la personnalité limite.

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  • Notes 1 Eich D: Temperamental differences between bipolar disorder, borderline personality disorder, and attention deficit/hyperactivity disorder: some implications for their diagnostic validity.

J Affect Disord.2014 Dec 1;169:101-4. doi: 10.1016/j.jad.2014.05.028. Epub 2014 May 29.2 Yoshimatsu K : Depression in patients with borderline personality disorder.Harv Rev Psychiatry.2014 Sep-Oct;22(5):266-73. doi: 10.1097/HRP.0000000000000045.3 Chafos VH: Beyond borderline personality disorder: the mindful brain.

  • Soc Work.2014 Oct;59(4):297-302 4 Kaess M : Borderline personality disorder in adolescence.
  • Pediatrics.2014 Oct;134(4):782-93.
  • Doi: 10.1542/peds.2013-3677.
  • Epub 2014 Sep 22.5 Kuo JRAn examination of the relationship between childhood emotional abuse and borderline personality disorderfeatures: The role of difficulties with emotion regulation.

Child Abuse Negl.2014 Sep 2. pii: S0145-2134(14)00285-3. doi: 10.1016/j.chiabu.2014.08.008.6 Zanarini MC : Treatment histories of borderline inpatients. Compr Psychiatry.2001 Mar-Apr;42(2):144-50.7 Zanarini MC : omega-3 Fatty acid treatment of women with borderline personality disorder: a double-blind, placebo-controlled pilot study.

Comment un borderline vit une rupture ?

Il vit dans l’instant présent sous forme d’actes impulsifs sans recul et sans construction à venir. Il peut éprouver du mal au lâcher-prise. En raison de sa propension au sentiment d’abandon, il a du mal au retrait ou à l’inverse vit des périodes intenses de retrait régressif et de vide dans la phase de post-contact.

Est-ce qu’un borderline regrette ?

AAPEL – Trouble borderline, la honte, la peur du ridicule et la moquerie

Trouble borderline état limite. Borderline, la honte, la peur du ridicule, la moquerie et la culpabilité Introduction De nombreuses personnes souffrant d’un trouble de la personnalité borderline, mais pas toutes, ressentent la honte ou la culpabilité.

Cela semble être d’autant plus le cas qu’elles ne sont pas dans le déni et qu’elles ont conscience de leur « anormalité » C’est de toute évidence lié à un manque de confiance en soi. Ce qu’ils en disent * « Les quatre formes de réponses apprises à la honte sont visualisables comme sur 4 points d’une boussole.

Sur un axe se trouve le “repli” sur un des pôles et “l’évitement ” sur l’autre pôle. Sur l’autre axe on trouve “l’auto-agression ” et “l’agression.” Ces formes sont toutes autodestructrices et étroitement liées de façon complexe et nourrissent de fait le cycle de la honte.

  • Elles sont derrière les nombreuses impulsivités que les personnes borderline cherchent à combattre et sont reliées à la terreur de l’abandon qui caractérise le trouble aussi bien qu’avec la difficulté que ces personnes ont pour parvenir à une intimité » (Dr.
  • Richard Moskovitz – www.borderlinepersonality.ca) * « Les séquelles du trouble borderline sont culpabilité, honte, remord et regret.

Les surmonter permet d’aller au-delà du trouble et de ses séquelles. » (Ms.A.J. Mahari – http://www.soulselfhelp.on.ca). Données, études (statistiques,,, co-occurence) * Crowe M., Dept. of Psychological Medicine, Christchurch School of Medicine and Health Sciences, New Zealand.2004 J Psychiatr Ment Health Nurs., “Jamais assez bon-part 1: Honte ou trouble de la personnalité borderline ?” Cet article adopte une approche “deconstructive” au contexte historique, clinique, et social du diagnostic de trouble de la personnalité borderline.

Ceci est entrepris en fournissant une vue d’ensemble de la littérature pertinente, un examen des critères diagnostiques, une discussion sur le développement de la honte, une discussion des récits des femmes et une réinterprétation des symptômes du trouble borderline comme réponse implacable de honte.

Un argumentaire est développé que la honte est une caractéristique à part entière mais négligé dans les expériences de la détresse mentale qui sont caractéristiques du trouble borderline, Cette discussion est soutenue avec la preuve de la honte dans les récits des femmes avec un diagnostic de trouble borderline.

Il y a des similitudes saisissantes entre ce qui est actuellement caractérisé comme trouble borderline et une réponse accablante de honte. L’identification de l’influence de la honte peut aider les infirmières mentales de santé pour fournir des soins qui répondent mieux aux besoins des femmes éprouvant ces symptômes.

Témoignage Q : La honte est-elle toujours à vos cotés, la honte d’être ce que vous êtes ? Effectivement, j’ai parfois honte de moi lorsque quelqu’un me parle ou me regarde, peur d’avoir l’air bête, peur de mon sourire qui est peut être stupide, peur de regarder en face, peur aussi d’avoir une tache sur les vêtements, donc quand la personne regarde mon pull, je mets la main dessus en disant “merde, je dois avoir une tache, faut la cacher”.

Ca c’est quand je suis avec une personne inconnue ou un supérieur ou quelqu’un avec qui je ne me sens pas trop à l’aise, en règle générale ça ne va pas si loin mais des fois avec des collègues ça m’arrive de demander “pourquoi tu regardes mon pantalon, il a une tache ?” “Qu’est-ce que j’ai, j’ai de la tomate sur la figure ?” Si quelqu’un me regarde dans le bus ou autre, je me sens visée et je commence à me demander “qu’est-ce que j’ai ?” Q : Parlez moi de la honte que vous avez depuis que vous êtes petite Je suppose sans vouloir accuser qu’elle est liée à mes parents et surtout à ma mère qui m’a dénigrée depuis assez longtemps.

En fait, d’après son discours, j’en été venue à la conclusion que j’étais “bien” quand j’étais bébé, jusqu’à la naissance de mon frère à 2ans et demi, la j’ai eu une jalousie anormale d’après tous les membres de ma famille. Je l’ai même poussé sur le radiateur à 18 mois, il en a gardé une cicatrice sur le crane.

Je pense que ma mère le préférait un peu, et elle me rembarrait très souvent, d’autant que j’étais devenue infernale (dixit ma mère), sans doute pour attirer l’attention, Cercle vicieux. L’histoire de ma jalousie et de ce que je lui faisais subir (coups, etc.) J’ai du l’entendre 1000 fois pendant toute mon enfance et après.

Tous mes défauts (sournoiserie,,) Je les ai aussi entendus très souvent. Donc pour moi, j’étais “mauvaise” depuis l’age de 2 3 ans et j’aimais regarder les photos de moi bébé, par contre j’avais honte de regarder les autres photos, puisque cette gamine était “mauvaise”.

  • J’avais honte de moi, je pensais avoir que des défauts, et cette honte me faisait me comporter étrangement avec les autres, peu de regards en face, sourire gêné, coups en douce, etc.
  • Voila, je me souviens même avoir déchiré des photos de moi sur un album, car je ne voulais garder que les photos ou j’étais “pure”, c’est à dire quand j’étais bébé.
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Je pense que mes parents ont très mal géré ce traumatisme qu’a été pour moi la naissance de mon frère, et que devant mon comportement anormal, ils se sont énervé sans comprendre que je commençais à dériver. Q : Parlez moi de votre peur du ridicule Quand j’étais en classe, je me rappelle que je n’aimais pas trop aller au tableau car j’avais peur de ne pas savoir, de dire une bêtise et que les autres se moquent de moi ou la prof.

  • Quand je savais, ça allait, j’aimais y aller, par contre quand j’avais le “vide”, je faisais volontairement n’importe quoi et je disais des bêtises pour ne pas avoir l’air stupide, j’y gagnais en général une punition mais je préférais.
  • Maintenant, je n’ai plus trop peur de ça.
  • Par contre, j’ai quand même peur d’avoir l’air stupide dans d’autres situations, je n’aime pas qu’on me remarque, du genre je me suis ouvert le pied en faisant du vélo, je marchais de manière ridicule (je boitais fortement) alors je me suis assise sur le banc en attendant que les autres personnes derrière passent devant moi, et quand j’ai été de nouveau seule j’ai marché vers une cabine téléphonique.

J’avais peur qu’ils se moquent de moi, je ne voulais pas leur demander de l’aide. Q : Parlez moi du ” je suis au milieu d’une foule de 1000 personnes, un groupe se met à rire, je sais qu’ils se moquent de moi ” Cela m’arrive un peu moins avec l’age mais un peu encore.

Effectivement, tout rire est pour moi “suspect”, “ils rient de moi ?” Ca m’arrive encore, dans la rue ou autre, si par hasard deux personnes rient quand je les croise, je ne peux pas m’empêcher de me dire qu’elles rient de moi, en général je me regarde pour vérifier que je n’ai rien sur mes vêtements, réflexe ! Ou si je vois des personnes se parler tout bas “elles parlent de moi”,

Q : Comment ressentiez-vous la moquerie ? Tous les enfants et ados se moquent des autres ou subissent la moquerie, mais pour moi, me faire moquer était une épreuve redoutable, capable de me mettre à plat pendant des jours et de provoquer de la haine à l’encontre de la personne qui l’avait faite (que ce soit pour rire ou non).

  • Je pouvais alors réagir par les (cachée ou non), par la verbale ou physique.
  • Avec mes frères ou mes très proches, c’était la, avec les moins proches, les ou la tristesse.
  • Le problème c’est que, de ma valeur, donc fatalement une remarque me faisait encore plus douter “Il a dit que j’étais bête, et si c’était vrai ?” “Il a dit que mes seins tombaient, et si c’était vrai ?”.

Le problème est la, car voyez-vous, je crois savoir que je suis intelligente, je crois savoir que je ne suis pas trop moche, je crois savoir que je suis marrante, mais le problème c’est qu’au fond je n’en suis pas sure ! Donc toute blague me fait douter, me fait chanceler, toute ma perception de moi-même s’écroule.

Un exemple me revient : je casse les pieds à tout le monde avec mes cheveux, je me regarde dans la glace 20 fois par jour, pour vérifier si des fois je ne deviendrais pas chauve. Un jour je trouve que j’ai une belle chevelure fournie, le lendemain je flippe parce que je trouve que j’en ai beaucoup moins.

Une fois, un ami en soirée à qui j’avais bien cassé les pieds avec cette phobie a voulu me faire une blague : “Tiens, on dirait que tu t’éclaircies !”. Ca m’a gâché la soirée, j’ai cassé les pieds à mon mari pendant tout le week-end, j’étais complètement anéantie “il a dit ça, tu crois que c’est vrai ?”.

Je n’ai été rassurée qu’une semaine après, le copain a rigolé “non mais tu rigoles ou quoi, j’ai dit ça pour rire bien sur, t’as vu ce que t’as sur le crane ?” Je suis moins vulnérable maintenant que quand j’étais ado ou à 20 ans, ou la moindre remarque me foutait à plat. Une autre : Mes parents voulaient me pousser à bosser plus, car je me contentais de la moyenne et ne foutait rien (en fait c’était mon et ma qui m’empêchait de bosser à fond) et mon père, croyant sans doute que ça me piquerait et me ferait réagir, me disait parfois “terminale LEP”, pour me signifier que j’allais finir en BEP, ce qui par parenthèse est totalement méprisant pour les métiers manuels.

Effectivement, ça me faisait réagir : j’en, ou je me foutais ce qui bien sur amusait toute la table, je partais dans ma chambre, jusqu’au jour ou quand même ma mère a donné l’ordre à mon père d’arrêter cette plaisanterie douteuse. Mais ça me faisait vraiment mal.

Je ne sais pas si ça à voir avec la moquerie, mais je me rappelle aussi que je détestais l’injustice, quand j’étais accusée à tort, je me foutais en, dans tous mes états “mais c’est pas moi!!! C’est pas moi!!” Je hurlais, je ne supportais pas en plus que l’on ne me croie pas, je faisais presque une,

Q: Pourquoi ça va mieux maintenant que vous êtes adulte? Ce n’est pas parce que je supporte mieux les moqueries, pas du tout, c’est tout simplement parce qu’il y en a moins et même nettement moins. d’abord parce que je “fuis” un peu le monde extérieur, pour moins souffrir j’ai renoncé à beaucoup de choses: peu d’amis, peu de sorties,etc.ensuite parce que contrairement aux enfants et ados, les adultes ne sont pas cruels, ils ne se moquent pas pour le plaisir comme le font les gamins, pour qui c’est juste un passe-temps, ils ne se rendent pas compte.

  • A cela j’ajoute qu’ un enfant qui supporte mal la critique, qui y réagit par les ou la ou le repli sur soi est quasiment certain d’attirer les moqueries,
  • Regardez un groupe d’enfants, celui qui devient le souffre-douleur est fatalement le plus faible, le moins sur de lui.
  • J’attirais les critiques et les moqueries quand j’étais plus jeune, car ça amusait les autres de me voir ou crier, par contre ceux qui ont subi ma violence physique n’ont pas recommencé.

Q: Vous dites “je crois savoir., mais le problème c’est qu’au fond je n’en suis pas sure !” Mais qui vous demande d’être sure ? Personne ne demande d’être sure, et je sais que c’est stupide de me mettre dans des états pareils pour un petit truc, mais c’est plus fort que moi,

En plus le problème c’est qu’au fond je ne sais pas vraiment ce que je suis, ça part dans tous les sens, donc une critique et ça y est je me dis “je suis vraiment nulle, etc.”. Vous vous savez qui vous étes, vous savez quelles sont vos qualités, quels sont vos défauts. Mais moi non, je ne suis pas sure de mes qualités, en plus je peux etre tout et son contraire en quelques instants,

Je doute de ce que je suis, je ne sais pas vraiment ce que je suis, donc ce que me disent les autres me touche énormement, Je dirais même que quelqu’un pourrait me faire gober n’importe quoi tellement, du genre “les flics vont venir te chercher” “merde, t’as un découvert de 1 million sur ton compte”.

Je sais que ça peut pas etre vrai, la raison me le dit, mais malheureusement je ne suis pas toujours gouvernée par la raison, et l’, la peur de perdre quelque chose, se transforme en doute “et si c’était vrai ?”. Pour vous cela peut sembler incompréhensible mais c’est que j’ai fini par m’habituer, eh oui, on s’habitue à tout, même au pire,

Mais je ne veux plus rester comme ça maintenant, j’en ai assez depuis que je sais que c’est une, En tous les cas, tout cela vient de en moi Q: Et la culpabilité ? J’ai toujours eu tendance à me culpabiliser, sans vouloir accuser je pense la qu’il s’agit un peu de ma mère, qui me dénigrait beaucoup, d’après elle c’est parce qu’elle me voulait parfaite, peut-être ne savait-elle pas gérer mes comportements étranges qui, il faut avouer, doivent être exaspérants.

  • Donc j’ai honte de moi, de ce que je suis, ce sentiment alterne avec des sentiments de grandeur, proche de la mégalomanie, qui ne durent pas.
  • J’oscille entre les deux.
  • Je ne sais pas si vous pouvez imaginer un enfant ne voulant pas se regarder en photo tellement il a honte de lui, il a l’impression d’être “mauvais”,

C’est ce que j’étais, et encore maintenant je n’aime pas me voir en photo, quand on me prend d’ailleurs je ne regarde jamais l’objectif. C’est parce qu’au fond je ne sais pas si je suis “mauvaise” ou “bonne” que je suis tellement vulnérable à la moindre critique.

Avec l’aimable collaboration de Florence,

sur le trouble, Mise en garde: Toutes les informations présentes sur ce site sont dans le but d’aider à comprendre une pour le moins “particulière” et déroutante Mais aussi et surtout à soutenir les personnes qui souffrent, malades ou pas. En tous les cas, il est INDISPENSABLE d’avoir recours à un pour confirmer ou infirmer un diagnostic Quoiqu’il en soit le nom d’une maladie importe peu, ce qui compte, c’est d’appliquer le “bon” traitement à chaque malade,

Asked By: Brian Harris Date: created: Jul 26 2022

Quand un borderline rompt

Answered By: Logan Patterson Date: created: Jul 26 2022

La personne borderline a de fluctuations d’humeurs rapides et fréquentes – La personne peut exprimer sa peur de l’abandon par de la colère intense et soudaine, Ces fluctuations d’humeur rapides et fréquentes durant la journée sont déconcertantes pour leur entourage.

Elles sont fatigantes et mènent souvent à des ruptures de lien ou un éloignement sur le long terme. Cette situation est très douloureuse pour la personne borderline. De plus, ces ruptures ne font que confirmer sa croyance selon laquelle elle sera toujours abandonnée dans ses relations. Ce cercle vicieux génère une grande souffrance et maintient les symptômes (Clarkin, J.F., Yeomans, F.E., & Kernberg, O.F., 1999).

Les fluctuations émotionnelles demandent beaucoup d’énergie pour la personne. Elles induisent des altérations de la concentration, de la mémoire, de l’interprétation visuelle et de la prise de décision. Ainsi, ce trouble représente un véritable handicap quotidien pour ceux qui en souffrent.

  • Il affecte de diverses sphères de leur vie (Beaulieu, S.
  • Renaud, R., 2011).
  • Par ailleurs, bien que la personne ne soit pas déconnectée de la réalité, des épisodes de dissociation peuvent se manifester.
  • Les états dissociatifs peuvent se décliner en dépersonnalisation et déréalisation.
  • La dépersonnalisation et la déréalisation induisent un sentiment désagréable d’être observateur de sa vie.

Ces états apparaissent dans des situations de stress intense, mais la rupture avec la réalité reste généralement de courte durée (Kernberg, 1984).

Asked By: Tyler Scott Date: created: May 30 2022

Est-ce qu’un borderline peut guérir

Answered By: Alexander Martinez Date: created: Jun 01 2022

Trouble de la personnalité borderline : quels traitements ? Y a-t-il des traitements ? Lesquels ? Y a-t-il un traitement efficace connu ? Peut-on guérir ? Le traitement est-il à vie ? Rédigé le 26/10/2015, mis à jour le 26/10/2015 Crise Borderline Que Faire Les réponses avec le Pr Bernard Granger, psychiatre et psychothérapeute, et avec Pierre Nantas, psychothérapeute spécialiste du trouble borderline : “La est le premier traitement du trouble de la personnalité borderline, Quand on est borderline, les médicaments peuvent aider mais ce n’est pas la panacée.

Ils peuvent permettre de passer des caps difficiles. Le traitement psychothérapeutique est le traitement qu’il faut aux patients, avec un psychiatre ou un psychothérapeute qui connaît le traitement. Un borderline peut guérir, On restera toujours avec beaucoup d’émotions, on ne va pas transformer des borderlines en robots, ils resteront toujours émotifs mais ils géreront bien leurs émotions et au contraire ils deviennent des personnes particulièrement agréables qui réussissent dans de nombreux domaines, notamment dans les métiers artistiques ou les métiers de la communication ou du social.

La “cure” avec des borderlines qui se prennent en charge, qui sont socialisés, dure au maximum deux ans, deux ans et demi.” “La place des médicaments est réelle mais elle n’est pas essentielle. Il n’y a pas de médicament du trouble borderline mais dans les moments de, il faut aider le patient.

Les régulateurs de l’humeur atténuent parfois cette fluctuation très pénible pour les patients. D’un moment à l’autre, ils sont très joyeux et très tristes. Il y a aussi les, toutes les classes de peuvent être utiles à un moment ou un autre. Mais le point fondamental c’est la psychothérapie et à partir du moment où la personne entretient une relation avec un thérapeute qui s’inscrit dans la durée, les tentatives de suicide diminuent.

C’est le marchepied vers l’amélioration. Les patients borderlines sont difficiles à prendre en charge parce qu’ils sont impulsifs, ils voient tout en blanc ou tout en noir et donc il faut avoir soi-même une bonne connaissance de la maladie et leur offrir ce qu’on appelle une relation correctrice, c’est-à-dire ne pas reproduire soi-même ce qu’ils vivent avec les autres, c’est-à-dire supporter qu’ils soient en colère, d’être strict mais d’être en même temps souple C’est tout un art.

Comment se comporter avec une TPL ?

Il faut demander de l’aide: parler à des proches ou à un professionnel de la santé – comme un médecin ou un psychologue –, chercher des ressources en santé mentale, appeler un centre de crise. Des solutions existent.

Comment fonctionne le cerveau d’un borderline ?

Neurobiologie des troubles de personnalité borderline et stratégies thérapeutiques : quoi de neuf ?, 30 th ECNP Congress – Paris 2017 Latest findings in the neurobiology of borderline personality disorder Conférencier(s) : Marina Diaz-Marsa (Université Madrid), Barbara Stanley (Columbia University, New York) Les points forts :

Les psychothérapies restent les traitements de fond des troubles de personnalité borderline. Garder les patients en thérapie est un problème commun à toutes les prises en charge. Les objectifs thérapeutiques ne sont pas de changer la structure de personnalité, mais d’aider les sujets à surmonter certains symptômes cibles.

Marina Diaz-Marsa (Université de Madrid) et Barbara Stanley (Columbia University, New York) ont exposé les dernières avancées cliniques, neurobiologiques et thérapeutiques rencontrées chez les sujets présentant des troubles de personnalité borderline.

Devant l’impossibilité d’avoir une vision globale, compte-tenu de la grande variabilité des sujets rencontrée en pratique, les travaux récents ont surtout porté sur certaines dimensions caractéristiques des troubles de personnalité borderline, en particulier la dysrégulation émotionnelle, l’impulsivité, les niveaux d’ocytocine et potentiellement des phénomènes inflammatoires.

Neurobiologie des troubles de personnalité borderline (M. Diaz-Marsa) Dysrégulation émotionnelle : la régulation émotionnelle permet de moduler les émotions, en particulier de réduire la souffrance émotionnelle lors des traumas psychologiques. Elle est étroitement corrélée aux capacités cognitives.

Chez les patients présentant des troubles de personnalité borderline, plusieurs études ont retrouvé des corrélations entre dysrégulation émotionnelle, hyperactivation amygdalienne et réduction de l’activation des cortex préfrontaux et du cortex cingulaire antérieur. Impulsivité : l’impulsivité, caractéristique des troubles de personnalité borderline, est étroitement liée aux réponses émotionnelles (impulsivité émotionnelle).

Les études d’imagerie, notamment d’IRM fonctionnelle ont retrouvé là encore des corrélations entre impulsivité, hyperréactivité émotionnelle et réduction de l’activation du cortex préfrontal et du cortex cingulaire antérieur (). Les études d’imagerie structurales ont retrouvé une réduction du volume de la substance grise de l’amygdale, de l’hypothalamus et une réduction du volume de substance blanche au niveau du cortex préfrontal.

En condition de repos l’activité cérébrale est décentralisée, avec une dispersion de l’activation. En IRMf et spectroscopie, les patients présentant des troubles de personnalité borderline présentent une réduction de l’activation du cortex cingulaire antérieur lors de tâches d’inhibition Go/noGo, corrélée à des niveaux élevés d’impulsivité et à une réduction des niveaux de GABA cérébraux.

Ocytocine : Les niveaux d’ocytocine sont diminués chez les patients présentant des troubles de personnalité borderline en cas de relations interpersonnelles très dysfonctionnelles. Ils sont corrélés avec l’existence de traumatismes survenus dans l’enfance ().

Comorbidités psychiatriques fréquentes Cibles thérapeutiques hétérogènes Hétérogénéité du diagnostic Difficultés de définir la longueur des essais Critères d’exclusion, nombreux, limitant la généralisation des résultats. Par exemple, les essais thérapeutiques excluent les patients suicidaires, alors que 38 à 73% des patients ont réalisé une ou des tentatives de suicide et que 10% des patients meurent par suicide

Évaluation de l’efficacité des médicaments : ceux-ci ne sont certes pas efficaces pour modifier la structure de personnalité borderline (). En revanche, plusieurs essais cliniques ont retrouvé que certains médicaments psychotropes pouvaient avoir une certaine efficacité pour atténuer certains symptômes cibles rencontrés dans les troubles de personnalité borderline :

Les problèmes interpersonnels peuvent être atténués avec l’aripiprazole, le valproate et le topiramate. La dysrégulation émotionnelle peut être atténuée avec l’aripiprazole, l’olanzapine, l’halopéridol, le topiramate, la lamotrigine et le valproate. Les symptômes psychotiques sont atténués avec l’aripiprazole et l’olanzapine, Les sentiments de colère peuvent être atténués avec l’aripiprazole et la lamotrigine. Les antagonistes opiacés pourraient avoir un intérêt, mais modeste. En revanche, aucune étude n’a retrouvé d’efficacité des médicaments psychotropes pour les sentiments d’abandon, les sensations de vide, les troubles de l’identité et la dissociation. Le niveau de preuves est faible pour les médicaments antidépresseurs, sauf en cas de dépression associée. Très peu d’études ont évalué l’efficacité d’associations de médicaments.

Évaluation de l’efficacité des psychothérapies

Les thérapies dialectiques sont efficaces pour réduire les sentiments de colère, les comportements suicidaires et les symptômes thymiques. La thérapie basée sur la mentalisation ( Mentalization based therapy ), de Peter Fonagy, vise à identifier et explorer les pensées et les sentiments des autres. Elle serait notamment efficace pour réduire les comportements suicidaires, les problèmes interpersonnels et les symptômes thymiques. La psychothérapie focalisée sur le transfert ( Transference focused therapy ), d’Otto Kernberg, est efficace pour réduire la sévérité des troubles de la personnalité borderline. La thérapie des schémas ( Schema focused therapy ) est efficace pour réduire les pensées négatives et la sévérité globale des troubles. Les STEPPS ( Systems Training for Emotional Predictability and Problem Solving ), fondée sur la résolution de problèmes est efficace pour réduire les problèmes interpersonnels et les phénomènes dissociatifs. Les interventions de crise n’ont pas vraiment été évaluées.

À l’avenir : les études de ces troubles de personnalité devraient approfondir les aspects génétiques. Des études de Genome-wide association study (GWAS) ont en effet retrouvé une association entre troubles de personnalité borderline et gènes de la dihydropyrimidine dehydrogenase (DPYD) et de la plakophiline 4 (PKP4).

  1. Une autre voie intéressante est l’étude de l’empathie affective qui pourrait être liée à une hyperactivation amygdalienne et de l’empathie cognitive qui pourrait être liée à une réduction de l’activation du gyrus temporal gauche ().
  2. Alain Dervaux, Amiens 1.
  3. Carrasco JL, Tajima-Pozo K, Díaz-Marsá M, Casado A, López-Ibor JJ, Arrazola J, Yus M.

Microstructural white matter damage at orbitofrontal areas in borderline personality disorder. J Affect Disord.2012;139(2):149-53. http://www.jad-journal.com/article/S0165-0327(11)00779-8/fulltext 2. Brüne M. On the role of oxytocin in borderline personality disorder.

  • Br J Clin Psychol.2016;55(3):287-304.
  • Http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/bjc.12100/abstract 3.
  • Díaz-Marsá M, Macdowell KS, Guemes I, Rubio V, Carrasco JL, Leza JC.
  • Activation of the cholinergic anti-inflammatory system in peripheral blood mononuclear cells from patients with borderline personality disorder.
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J Psychiatr Res.2012;46(12):1610-7. http://www.journalofpsychiatricresearch.com/article/S0022-3956(12)00279-8/fulltext 4. Hancock-Johnson E, Griffiths C, Picchioni M. A Focused Systematic review of pharmacological treatment for borderline personality disorder.

Asked By: Jesus Ross Date: created: Jun 02 2022

Est-ce que le borderline manipulé

Answered By: Justin Rodriguez Date: created: Jun 05 2022

Comment différencier le pervers narcissique des autres manipulateurs ? Résumé : Le pervers narcissique n’est pas le seul à manipuler. Christine Calonne nous explique en quoi il/elle se distingue d’autres formes de manipulateurs a. La personnalité borderline a une attitude manipulatrice en recherchant l’emprise sur l’autre pour éviter de ressentir le sentiment d’abandon qui mine son estime de lui et sa confiance en lui.

  • Il domine l’autre en surveillant tous ses comportements (son habillement, son gsm, ses mails, ses allées et venues ), car il craint l’abandon : Cela le rend excessivement jaloux, violent, verbalement ou physiquement (dévalorisation, culpabilisation, chantage, menaces, ).
  • Cette peur de l’abandon l’amène à avoir des comportements tellement violents, contrôlants, qu’il provoque ce qu’il redoute, l’abandon.

Il se positionne en victime, harcèle l’autre pour récupérer l’emprise. Il est différent du pervers narcissique, car il est impulsif, émotif (grande labilité émotionnelle). Il ressent de véritables sentiments, mais qui sont plus de l’ordre de la dépendance affective : désir de fusion, d’être constamment avec l’autre, désir de vivre en fonction de l’autre, à travers l’autre.

  • Bien qu’il soit violent, il ne souhaite pas détruire et jouir de la destruction de l’autre.b.
  • La personnalité narcissique : Cette personnalité est très séductrice pour obtenir le pouvoir et fondamentalement égocentrique, comme le pervers narcissique.
  • Manquant singulièrement d’empathie, d’écoute, de capacité à ressentir de la compassion, cette personnalité cherche à atteindre ses objectifs de réussite personnelle à tout prix.

Cela implique des comportements manipulateurs semblables à ceux du pervers narcissique, mais cette personnalité s’en différencie par l’absence de volonté de détruire l’autre pour en jouir. Se sentant supérieur et ne respectant que les gens qu’il trouve supérieurs à lui, l’individu narcissique est très méprisant, froid et distant.

Mais, il n’est pas vide comme le pervers narcissique et peut ressentir des émotions.c. La personnalité obsessionnelle très marquée manifeste des comportements manipulateurs quand elle veut dominer et imposer son autorité, son jugement, sans négociation, en suivant des principes rigides. Elle est très contrôlante et peut utiliser des comportements manipulateurs pour contrôler : Chantage, menace, dévalorisation, culpabilisation Cette maîtrise de soi et de l’autre rend cette personnalité parfois agressive verbalement ou non verbalement si l’autre la contrarie, s’oppose, mais elle ne veut pas détruire l’autre ni jouir de sa destruction.

Elle éprouve des sentiments, de l’empathie et peut écouter.d. La personnalité paranoïaque est très tyrannique et utilise des comportements manipulateurs pour imposer sa volonté coûte que coûte. Très méfiante, elle se montre très procédurière, calculatrice comme le pervers narcissique.

Elle ne peut éprouver des sentiments, de l’empathie, de par un égocentrisme et une volonté de pouvoir exacerbés. Si l’autre veut échapper à sa tyrannie, cette personnalité peut se montrer très violente. Comme le pervers narcissique, le paranoïaque refuse la différence et nie l’existence de l’autre comme individu séparé, mais il n’a pas la jouissance de détruire propre au pervers narcissique.

Texte mis en ligne le 19-05-2015 – Mise à jour le 22-05-2015 : Comment différencier le pervers narcissique des autres manipulateurs ?

Asked By: Isaiah Butler Date: created: Dec 10 2022

Comment s’appelle une personne qui veut tout contrôler

Answered By: Evan Stewart Date: created: Dec 13 2022

Attention, POC ! Ou les maniaques du contrôle Hervé, la quarantaine, arrive dans mon cabinet un lundi matin. Il est accompagné de sa femme. C’est elle qui l’a forcé à venir. Pour une raison très simple. Elle ne le supporte plus. « Il est constamment en train de tout critiquer, me dit-elle devant lui, rien n’est jamais comme il veut.

Il me demande sans cesse pourquoi j’ai encore acheté un pantalon, pourquoi on prend du dentifrice trop cher, pourquoi les lumières sont allumées. Il note toutes nos dépenses dans un carnet, au centime près ! Il est constamment sur le dos des enfants pour les devoirs. Il est capable de les mettre plus bas que terre quand ils n’ont pas de bonnes notes.

Les câlins et la chaleur humaine, il ne connaît pas. C’est un homme rigide, froid, donneur de leçons. Il est têtu, buté. Il a toujours raison. Personne ne trouve grâce à ses yeux, sauf les gens à la télévision qui parlent comme lui. La société est là pour faire une génération d’assistés, notre monde est décadent, selon mon cher mari » Hervé écoute sa femme, le visage fermé.

  • Puis il m’explique que ce rendez-vous est une perte de temps, que madame est dépensière et qu’il est important de tirer les enfants vers le haut.
  • Il décrit également des soucis au travail avec ses collègues : le courant ne passe pas avec eux, car ils ne sont pas sérieux.
  • Si les gens faisaient comme il l’entend, tout serait mieux, cela ne fait aucun doute ! En très peu de temps, je comprends que cet homme de 40 ans souffre d’une personnalité obsessionnelle compulsive, ou « POC », un trouble de la personnalité reconnu par les scientifiques et les psychiatres, mais qui n’a rien à voir avec le trouble obsessionnel compulsif ou TOC, à part peut-être le fait que certaines idées tournent en boucle dans la tête des sujets (nous y reviendrons).

La personnalité obsessionnelle compulsive toucherait entre 3 et 8 % de la population. Elle se caractérise par un besoin d’ordre, de perfection, de contrôle, de recherche d’excellence, dans tous les secteurs de la vie. Les personnes obsessionnelles compulsives estiment que le monde fonctionnerait mieux si toutes les personnes faisaient comme elles.

Les personnes ayant une POC – nous les qualifierons d’« obsessionnelles » dans cet article, par abus de langage – adorent les détails, les règles, l’organisation, les choses bien carrées. Rien ne dépasse, rien n’est fait de travers. Elles manquent de flexibilité, sont plutôt conservatrices et froides.

Hautement scrupuleuses de la loi, de l’éthique et de la morale, elles travaillent comme dix, n’aiment pas perdre leur temps ou être oisives, et ont du mal à déléguer, de peur que la tâche soit mal faite. Elles jugent les autres surtout en fonction de leur niveau de performance.

Comment calmer une personne borderline ?

Comment se faire aider – Même si les chercheurs s’intéressent de plus en plus à ce trouble – l’an dernier, il a fait l’objet de 8 000 publications contre 1 500 au début des années 1990 –, sa prise en charge en France demeure balbutiante. Quels sont les traitements ? A l’inverse de la bipolarité qui est un trouble de l’humeur et qui nécessite le recours aux médicaments, seul le suivi d’une psychothérapie permet aux borderline d’aller mieux.

  • Les thérapies reconnues comme les plus efficaces sont la « thérapie comportementale dialectique » (TDC) ou la « thérapie des schémas ».
  • Elles permettent au patient de mettre en place de nouvelles habitudes et de mieux contrôler son impulsivité.
  • A qui s’adresser ? A l’hôpital, le CHU de Montpellier a mis en place une filière d’évaluation et de soins spécialement dédiés aux personnes borderline.

Une fois le diagnostic posé sur la base d’un entretien, le patient se voit proposer une thérapie sur 6 mois, associant thérapie de groupe et thérapie individuelle. Des patients de toute la France y viennent en consultation. En ville, les psychothérapeutes spécialement formés ne sont pas évidents à trouver.

Pourtant, c’est vers eux qu’il vaut mieux se tourner. Si vous frappez à la porte d’un psychiatre, n’hésitez pas à le questionner sur son expérience et sa formation. Cela ne doit pas être le seul critère : vous devez pouvoir vous ouvrir en toute confiance et vous sentir compris. Rencontrez-en plusieurs, avant de choisir celui avec lequel vous vous sentirez le mieux pris en charge.

Où se renseigner ? Auprès de l’Association pour la formation et la promotion de l’état limite (Aforpel). Cette association propose un annuaire de thérapeutes à contacter spécialement formés à l’accompagnement thérapeutique des personnes borderline (généralistes, psychiatres).

Elle propose également un test en ligne anonyme et gratuit afin de vérifier si vous êtes borderline ou pas ? Pour en savoir plus. Le guide « Borderline : cahier pratique de thérapie à domicile » (Odile Jacob, 22, 90 €) fournit des outils pour améliorer son quotidien. Il a été écrit par le Dr Déborah Ducasse et Véronique Brand-Arpon qui ont monté le service dédié au CHU de Montpellier.

« Être borderline : une vie au bord du gouffre » de Catherine Danemark et du docteur Michel Kummer (Les éditions de l’Opportun), 15,90 €.

Est-ce que les borderline sont intelligents ?

Est-ce que les borderline sont intelligents ? – Selon les recherches actuelles, il n’existe aucune preuve scientifique pour soutenir l’idée que les personnes atteintes de trouble de la personnalité borderline (TPB) sont moins intelligentes que la population générale.

  1. Les études réalisées jusqu’à présent n’ont pas trouvé de différences significatives dans les capacités intellectuelles des personnes atteintes de TPB par rapport à celles qui ne sont pas atteintes de ce trouble (Soloff et al., 2003).
  2. Les caractéristiques du TPB, telles que des émotions intenses et instables, des difficultés relationnelles et des comportements impulsifs, peuvent parfois être interprétées à tort comme un manque d’intelligence.

Cependant, ces caractéristiques ne reflètent pas nécessairement le niveau d’intelligence d’une personne. De plus, le TPB peut également être associé à d’autres qualités intellectuelles telles que la créativité ou la sensibilité émotionnelle. Il convient de souligner que l’intelligence est une notion complexe et multidimensionnelle qui ne peut être mesurée uniquement par le QI.

  1. Il existe différentes formes d’intelligence, telles que l’intelligence émotionnelle, qui peuvent être présentes chez les personnes atteintes de TPB.
  2. En résumé, les personnes atteintes de TPB ne sont pas moins intelligentes que la population générale.
  3. Il est important de se familiariser avec les recherches les plus récentes sur le sujet et de ne pas réduire la complexité du TPB à une question d’intelligence.

: Est-ce que les borderline sont intelligent ?

Est-ce qu’on est borderline toute sa vie ?

L’espoir de l’apaisement – Cette complexité qui entoure le trouble borderline n’empêche pas les traitements. D’ailleurs les auteurs du Manuel du borderline se font porteurs d’un message d'” espoir “. Pas question d’une pilule miracle, ni d’un traitement à la posologie évidente.

  1. Pas question de se dire qu’avec trois ou quatre séances de ceci ou cela, le tour sera joué.
  2. Se soigner passera davantage par un processus de ” découverte et de réparation de soi “.
  3. Certes, des médicaments pourront – ou devront – être administrés pour traiter les comorbidités, c’est-à-dire d’autres maladies et symptômes qui se développent en parallèle comme la dépression, les hallucinations, les délires, les angoisses.

Mais idéalement les médicaments seront des ” béquilles temporaires “, indique le docteur Martin Desseilles, psychiatre et professeur à l’Université de Namur. Identifier ses émotions, rétablir des liens, explorer des alternatives aux comportements dommageables apparaissent comme un travail essentiel.

  • Là ce sont les traitements psychothérapeutiques qui agissent (mentalisation, mindfulness.).
  • Certes les approches psychothérapeutiques sont plurielles.
  • Elles recèlent néanmoins des communs dénominateurs, pour autant qu’elles soient pratiquées par des professionnels formés et honnêtes.70% de leurs effets seraient dus à ce terreau commun.

Quant au réseau social, il peut également jouer un rôle. Certainement pas en se décrétant thérapeute mais en participant des rencontres bienveillantes et soutenantes que l’on fait au cours d’une vie, et qui peuvent être des occasions d’apprentissages émotionnels manqués par le passé.

En parlant de guérison, il s’agit de rester réaliste et prudent. Certaines études – longitudinales – montrent qu’au bout de 16 ans, 78% à 99% des borderlines en traitement sont en rémission. À tout le moins sur les symptômes aigus. Car ce sont les symptômes manifestes (automutilations, comportements à risque) qui vont disparaître.

D’autres symptômes comme les sentiments de vide ou d’abandon persistent davantage. Avec le risque aussi de voir réapparaître différents traits du trouble borderline, en période de stress, face à un événement de vie difficile.

Asked By: Wallace Cooper Date: created: Jan 22 2023

Quelle est la différence entre un borderline et un bipolaire

Answered By: Graham James Date: created: Jan 23 2023

Borderline ou troubles bipolaires : bien différencier les deux troubles psychiques – De plus, dans les troubles bipolaires, les patients présentent souvent des changements en termes d’énergie et d’activité. Bien distinguer les deux troubles psychiques est d’autant plus important que dans les deux cas, le diagnostic est uniquement clinique,

  • A ce jour, il n’existe pas d’examen ou de dosage qui permette de poser le diagnostic de troubles de la personnalité borderline ou de troubles bipolaires.
  • Pourtant, la distinction entre ces deux troubles est capitale, pour mettre en place la thérapeutique adaptée et le meilleur accompagnement du patient.

Les troubles de la personnalité borderline se manifestent par exemple par une incapacité à supporter la solitude, une particularité qui, non repérée peut conduire à des comportements suicidaires,

Comment se comporte un borderline ?

Elle présente de rapides changements d’humeur, qui ne durent généralement que quelques heures et rarement plus de quelques jours. Elle se sent constamment vide. Elle se met en colère de façon inappropriée et disproportionnée ou a des difficultés à contrôler sa colère.

Comment se déclenche un trouble borderline ?

Les causes du trouble de la personnalité borderline On distingue clairement deux facteurs principaux : les facteurs génétiques et les facteurs environnementaux. Les facteurs génétiques : le patient est prédisposé au développement d’une dérégulation affective ou émotionnelle.

Comment fonctionne le cerveau d’un borderline ?

Neurobiologie des troubles de personnalité borderline et stratégies thérapeutiques : quoi de neuf ?, 30 th ECNP Congress – Paris 2017 Latest findings in the neurobiology of borderline personality disorder Conférencier(s) : Marina Diaz-Marsa (Université Madrid), Barbara Stanley (Columbia University, New York) Les points forts :

Les psychothérapies restent les traitements de fond des troubles de personnalité borderline. Garder les patients en thérapie est un problème commun à toutes les prises en charge. Les objectifs thérapeutiques ne sont pas de changer la structure de personnalité, mais d’aider les sujets à surmonter certains symptômes cibles.

Marina Diaz-Marsa (Université de Madrid) et Barbara Stanley (Columbia University, New York) ont exposé les dernières avancées cliniques, neurobiologiques et thérapeutiques rencontrées chez les sujets présentant des troubles de personnalité borderline.

Devant l’impossibilité d’avoir une vision globale, compte-tenu de la grande variabilité des sujets rencontrée en pratique, les travaux récents ont surtout porté sur certaines dimensions caractéristiques des troubles de personnalité borderline, en particulier la dysrégulation émotionnelle, l’impulsivité, les niveaux d’ocytocine et potentiellement des phénomènes inflammatoires.

Neurobiologie des troubles de personnalité borderline (M. Diaz-Marsa) Dysrégulation émotionnelle : la régulation émotionnelle permet de moduler les émotions, en particulier de réduire la souffrance émotionnelle lors des traumas psychologiques. Elle est étroitement corrélée aux capacités cognitives.

Chez les patients présentant des troubles de personnalité borderline, plusieurs études ont retrouvé des corrélations entre dysrégulation émotionnelle, hyperactivation amygdalienne et réduction de l’activation des cortex préfrontaux et du cortex cingulaire antérieur. Impulsivité : l’impulsivité, caractéristique des troubles de personnalité borderline, est étroitement liée aux réponses émotionnelles (impulsivité émotionnelle).

Les études d’imagerie, notamment d’IRM fonctionnelle ont retrouvé là encore des corrélations entre impulsivité, hyperréactivité émotionnelle et réduction de l’activation du cortex préfrontal et du cortex cingulaire antérieur (). Les études d’imagerie structurales ont retrouvé une réduction du volume de la substance grise de l’amygdale, de l’hypothalamus et une réduction du volume de substance blanche au niveau du cortex préfrontal.

  1. En condition de repos l’activité cérébrale est décentralisée, avec une dispersion de l’activation.
  2. En IRMf et spectroscopie, les patients présentant des troubles de personnalité borderline présentent une réduction de l’activation du cortex cingulaire antérieur lors de tâches d’inhibition Go/noGo, corrélée à des niveaux élevés d’impulsivité et à une réduction des niveaux de GABA cérébraux.

Ocytocine : Les niveaux d’ocytocine sont diminués chez les patients présentant des troubles de personnalité borderline en cas de relations interpersonnelles très dysfonctionnelles. Ils sont corrélés avec l’existence de traumatismes survenus dans l’enfance ().

Comorbidités psychiatriques fréquentes Cibles thérapeutiques hétérogènes Hétérogénéité du diagnostic Difficultés de définir la longueur des essais Critères d’exclusion, nombreux, limitant la généralisation des résultats. Par exemple, les essais thérapeutiques excluent les patients suicidaires, alors que 38 à 73% des patients ont réalisé une ou des tentatives de suicide et que 10% des patients meurent par suicide

Évaluation de l’efficacité des médicaments : ceux-ci ne sont certes pas efficaces pour modifier la structure de personnalité borderline (). En revanche, plusieurs essais cliniques ont retrouvé que certains médicaments psychotropes pouvaient avoir une certaine efficacité pour atténuer certains symptômes cibles rencontrés dans les troubles de personnalité borderline :

Les problèmes interpersonnels peuvent être atténués avec l’aripiprazole, le valproate et le topiramate. La dysrégulation émotionnelle peut être atténuée avec l’aripiprazole, l’olanzapine, l’halopéridol, le topiramate, la lamotrigine et le valproate. Les symptômes psychotiques sont atténués avec l’aripiprazole et l’olanzapine, Les sentiments de colère peuvent être atténués avec l’aripiprazole et la lamotrigine. Les antagonistes opiacés pourraient avoir un intérêt, mais modeste. En revanche, aucune étude n’a retrouvé d’efficacité des médicaments psychotropes pour les sentiments d’abandon, les sensations de vide, les troubles de l’identité et la dissociation. Le niveau de preuves est faible pour les médicaments antidépresseurs, sauf en cas de dépression associée. Très peu d’études ont évalué l’efficacité d’associations de médicaments.

Évaluation de l’efficacité des psychothérapies

Les thérapies dialectiques sont efficaces pour réduire les sentiments de colère, les comportements suicidaires et les symptômes thymiques. La thérapie basée sur la mentalisation ( Mentalization based therapy ), de Peter Fonagy, vise à identifier et explorer les pensées et les sentiments des autres. Elle serait notamment efficace pour réduire les comportements suicidaires, les problèmes interpersonnels et les symptômes thymiques. La psychothérapie focalisée sur le transfert ( Transference focused therapy ), d’Otto Kernberg, est efficace pour réduire la sévérité des troubles de la personnalité borderline. La thérapie des schémas ( Schema focused therapy ) est efficace pour réduire les pensées négatives et la sévérité globale des troubles. Les STEPPS ( Systems Training for Emotional Predictability and Problem Solving ), fondée sur la résolution de problèmes est efficace pour réduire les problèmes interpersonnels et les phénomènes dissociatifs. Les interventions de crise n’ont pas vraiment été évaluées.

À l’avenir : les études de ces troubles de personnalité devraient approfondir les aspects génétiques. Des études de Genome-wide association study (GWAS) ont en effet retrouvé une association entre troubles de personnalité borderline et gènes de la dihydropyrimidine dehydrogenase (DPYD) et de la plakophiline 4 (PKP4).

Une autre voie intéressante est l’étude de l’empathie affective qui pourrait être liée à une hyperactivation amygdalienne et de l’empathie cognitive qui pourrait être liée à une réduction de l’activation du gyrus temporal gauche (). Alain Dervaux, Amiens 1. Carrasco JL, Tajima-Pozo K, Díaz-Marsá M, Casado A, López-Ibor JJ, Arrazola J, Yus M.

Microstructural white matter damage at orbitofrontal areas in borderline personality disorder. J Affect Disord.2012;139(2):149-53. http://www.jad-journal.com/article/S0165-0327(11)00779-8/fulltext 2. Brüne M. On the role of oxytocin in borderline personality disorder.

  • Br J Clin Psychol.2016;55(3):287-304.
  • Http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/bjc.12100/abstract 3.
  • Díaz-Marsá M, Macdowell KS, Guemes I, Rubio V, Carrasco JL, Leza JC.
  • Activation of the cholinergic anti-inflammatory system in peripheral blood mononuclear cells from patients with borderline personality disorder.

J Psychiatr Res.2012;46(12):1610-7. http://www.journalofpsychiatricresearch.com/article/S0022-3956(12)00279-8/fulltext 4. Hancock-Johnson E, Griffiths C, Picchioni M. A Focused Systematic review of pharmacological treatment for borderline personality disorder.

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